Carmen Amraud

L'ex-goule au lourd secret

Description:

Invictus Nosferatu

  • Apparence : Sans le masque de tranquilité / Avec

Date de Naissance: 1931
Age Réel: 81 ans
Age Apparent: 19 ans

Taille: 1m56
Poids: 42kg

Contraintes nutritionnelles: Aucune.

Grands atout: intelligence/ perspicacité, discrétion, reconnaît facilement ses supérieurs.
Grands défauts: mauvaise en relations sociales, vaniteuse, s’emporte facilement.

CONNAISSANCES

~~Alliés: ceux qui me viendraient en aide:
Coterie du XIIIème,Caïus , Opale, Véronique Rityna, Victor Rosemberg
~~Neutre Bon: ceux qui laissent apparaître qu’ils m’apprécient :
Oscar Katz, Solomone Hausler, Arnaud de Malmaison
~~Indifférent: ceux qui ont entendu mon nom et ne se préoccupent ni de mon bien ni de mon mal:
Melchior de Beaufort-Spontin, Iseult de Larsemois
~~Neutre Mauvais: ceux qui laissent apparaître qu’ils ne m’apprécient pas:
Pierre Lenox
~~Ennemis: ceux qui montrent ouvertement qu’ils me veulent du mal:
Noémie Brugnon, Alexandre Brakowitz

Bio:

J’avais seize ans lorsque l’étoile montante Maryline Monroe se fit célèbre dans le monde. Je rêvais déjà d’être une star de cinéma depuis toute petite et entendre l’histoire de cette femme me donna l’envie de persévérer. Deux ans plus tard je décrochai un contrat en tant que figurante dans un film français, mon rôle est minime mais cela suffit à me donner le goût de la célébrité. S’ensuivit une course aux caméras, dans ma superficialité et mon besoin de reconnaissance dans le regard d’autrui je cherchai à devenir une « grande », afin de jouer avec Maryline dont je suivais la moindre évolution.

A dix neuf ans j’obtins, après avoir usé de mes charmes, un rôle secondaire dans Juliette et la Clé des Songes. Je jouai aux côtés de Suzanne Cloutier, et enfin, je vis mon visage apparaître dans les journaux. La roue infernale se mit en route. On m’engagea pour des publicités, des séances photos, je commençai à rencontrer du beau monde. Tout semblait si facile, si beau, si agréable. Les hommes me désiraient, les femmes me jalousaient. Je vis déjà les titres crier « Carmen : une future étoile ! », « Carmen : la briseuse de cœurs française »

Carmen film

Jusqu’à ce que la malédiction croise mon chemin.
Elle portait le nom de Caïus.

Mon créateur est un des êtres les plus fourbes et malsains que je connaisse. Il a toujours refusé de me dire quel était le service qu’il avait rendu au Roi pour pouvoir obtenir le droit de me transformer. A croire que le Roi lui-même en avait honte car jusqu’à aujourd’hui, alors qu’un de ses conseillers demeure parmi mes plus grands informateurs, je n’ai pu découvrir la raison de cet accord.

Caiüs…

Ce monstre empli d’amertume. Si laid, si intelligent. Empli de plus de haine que les plus vieux d’entre nous. Je l’ai longtemps détesté, je lui en ai tant voulu pour m’avoir arraché ma beauté, mon rêve, ma carrière. J’ai dû apprendre à survivre. Mais la colère qui m’habitait semblait sans fin.

J’appris à la canaliser, la transformer en rage d’apprendre, d’acquérir un statut social qui m’apportait la reconnaissance qu’on m’avait arrachée. Mais plus que tout, je m’acharnais pour retrouver mon ancienne apparence derrière cette peau épaisse et marron, derrière ces jeux injectés de sang, ces dents toujours plus jaunes et mes oreilles monstrueuses.

La grande famille des Nosferatu me permit d’avoir de nombreux contacts autant parmi les humains que chez les vampires âgés. J’appris rapidement à user de mon pouvoir de dissimulation afin de cacher mes tares physiques et user de l’intimidation créée par ma présence pour obtenir des informations.

J’aime à dire que grâce à mon réseau je peux obtenir presque n’importe quelle information sans avoir à demander l’aide d’un de mes aînés. Cependant, nous savons tous que les plus grands secrets ont les plus grands gardiens.

Dans les années 60, alors que je devenais experte en Histoire vampirique générale, je décidai de rejoindre Caïus dans l’Ordre de l’Invictus. Mon créateur avait veillé à orienter mon éducation vers la conservation de nos droits et traditions, étant lui-même un fervent défenseur des principes de la deuxième génération. Il est une immense source d’information sur l’Elysium de la Rome Antique et sur les Anciens.

Aujourd’hui, il disparaît de temps à autre durant quelques mois mais prend toujours soin de me laisser un moyen de le contacter et quand il ne le fait pas, il sait qu’en cas de besoin les autres membres du clan sauront veiller sur moi-même si je suis trop fière pour leur demander quoi que ce soit.


FLASHBACKS

“Monstres. Viles créatures qui guettent leurs proies dans les ombres les plus opaques, leurs yeux immondes cherchent et leur respiration lourde se fait entendre d’un manière toujours faiblarde.
On se retourne dans la rue, incertains d’avoir entendu une présence et on accélère le pas, le sentiment s’insécurité augmente à mesure que l’on s’approche de notre destination, le malaise nous enrubanne et le Monstre fait son apparition à l’instant où l’on croit être hors de sa portée.
Il saisit, étouffe, perce. Boit, gémit, faiblit. Je pourrais profiter de cet instant pour tenter de me libérer de son emprise… si seulement cette vague étrange d’euphorie ne m’avait pas envahie… Un plaisir parsemé de haut-le-cœur qui rapidement prennent le dessus sur la sensation primaire. Mon horreur est grandissante, j’ai envie de crier mais aucun son ne s’échappe de ma gorge déployée, seulement ce sang qui me quitte et me rend nauséeuse.
Je baisse mon regard brumeux sur cette main aux longs ongles épais et crochus, sur cette peau blafarde envahie de croûtes et d’ecchymoses étranges.
Mais bien avant que le dégoût ne s’empare de moi, je perds connaissance et me laisse plonger dans le néant.

-Tu t’éveilles enfin.

Ma première réaction est de bondir sur mes pieds et chercher la première issue pour m’enfuir. Je ne peux le regarder. Je ne peux supporter ce visage meurtri, ces dents abîmées et ses yeux injectés de sang. Je suis prise au piège. Il se tient devant une lourde grille en fer et je ne peux que reculer.
Un obstacle m’empêche de me coller au mur opposé et lorsque je me retourne, je me rends compte avec horreur qu’il s’agit d’une tombe en pierre.
Ma fin est proche et ce lépreux a trouvé amusant, dans son sadisme, de me tuer dans une crypte !

-Amene-le.

Dit la voix rauque et caverneuse. Je ne comprends pas jusqu’à l’instant où apparaît un jeune homme inconscient traîné par un autre personnage moins affreux que le premier mais dont l’odeur pestilentielle me saisit et me crispe d’autant plus.
Qu’ai-je fait pour mériter un tel traitement ? Qu’ai-je fait pour que mon rêve devienne cauchemar dont il est impossible de s’extirper ?

Je vois le Relent se pencher sur le corps du jeune homme. Il s’éveille sous l’impact de l’exhalaison infernale mais à peine ses yeux s’ouvrent, que l’Affreux taillade sa gorge, ses deux poignets et l’intérieur de ses cuisses.

-Laisse-nous.

Soudain, la Puanteur disparaît et sans que je ne m’en rende compte, mon regard dévie de l’emplacement où il se tenait il y a quelques secondes. Il a disparu.
Mon désarroi a à peine le temps de réapparaître que déjà je sens une étrange attirance pour l’affreux spectacle qui se tient devant moi. Ce jeune homme à l’aspect banal me semble tout à coup terriblement attirant et bien vite, je sens mes jambes m’approcher malgré moi de son corps tremblant. Il me lance un regard horrifié sans que je ne le comprenne. Je n’ai pas le temps de me poser des questions, ma main droite se lève comme mue d’une volonté propre et je sens mes doigts tremper dans la flaque de sang sortant de ses poignets.
Je me sens plonger dans une transe alors que je sens l’odeur s’approcher de mes narines, mes doigts se lever vers mon visage et se poser sur ma langue avide. La sensation m’enivre, la faim me fait perdre la raison et je me penche sur ce corps en léchant ses plaies avec une obscénité grandissante. Le sang devient le plus délicieux des vins, j’en bois tout mon saoul en cherchant désespérément les plaies, en mordant, sentant la peau céder sous ma morsure, se percer comme un bouton empli de pus.
Ses hurlements déformés rythment mon carnage et je continue, encore et encore, me rendant compte que je détecte seule les artères principales où le sang afflue en vitesse, teinté d’une délicieuse touche d’adrénaline.

-Ca suffit.

J’entends la voix au travers de ma bulle mais dans mon euphorie son impact est faible. Je sens qu’on me tire les bras vers l’arrière mais j’en veux encore. Je ne vois plus qu’en nuances de rouge, je me sens faillir, sombrer dans la folie, dans cette impression agréable que rien ne peut m’arrêter, que ma force ne cesse de grandir et… ce sang ! Il me faut du sang !

-J’ai dit ça suffit… Carmen !

Il m’arrache à ma victime de force comme si j’étais une simple brindille. Il brise mon élan, m’envoie valser contre un mur mais le choc ne me fait rien, j’en veux encore ! Mais dès que je me lève, il m’immobilise.

-Ca suffit, mon enfant.

Les sons me parviennent cette fois plus clairement que jamais. Et je sens mes entrailles se calmer, ma vision me revenir et la folie s’éloigner. Son ordre semble à présent indiscutable. Je ne peux que lui obéir.
Pourtant, malgré la sensation étrange de familiarité avec lui, je ne peux m’empêcher de frissonner à chaque fois que mon regard se pose sur son visage abîmé.


-Messire, je vous en prie, je vous serai éternellement reconnaissante si vous m’aidez.
-Éternellement reconnaissante, dis-tu? Ha ! Lève-toi petite sotte.

Je me hisse difficilement sur mes jambes tremblantes. Sa bête surgit soudainement et semble vouloir écraser la mienne. Je dois faire preuve d’une immense volonté pour ne pas m’enfuir. C’est la première fois que je sens sa présence et j’espère ne jamais devoir la subir à nouveau…

-Tu dois savoir que dans notre monde il ne faut jamais faire de telles promesses. Si je n’étais pas un ami de Caïus j’aurais profité de ta naïveté… éternellement. A présent, dis-moi, pourquoi veux-tu que je t’enseigne une discipline qui semble être contre les principes de ton maître ?
-Je ne peux demeurer ainsi. La chasse est difficile, messire… si difficile que je repousse trop cet instant, je ne me nourris que lorsque je n’ai pas le choix… Mes missions sont toujours compromises par mon apparence. Je ne peux me rendre où je veux sans susciter la peur ou pire, le dégoût. Comment puis-je espérer devenir une espionne digne de ce nom si ma présence est détectable par nos semblables, si mon visage m’empêche de communiquer avec les humains et certains des nôtres ?
-Et ces arguments… attendrissants n’ont pas convaincu ton mentor ? Pardonne mon ironie mais ton innocence m’amène à me demander pourquoi il t’a choisie.

Ma poitrine se serre à cette pique, je me sens soudain humiliée et le besoin de prendre mes jambes à mon cou se fait d’autant plus présent à mesure que sa bouche se tord dans un sourire carnassier.

-Je vous admire tant messire, je m’en voudrai de vous décevoir, veuillez oublier ma requête, je ne désire pas vous importuner.
-Me décevoir ? Je n’ai jamais rien espéré de toi, tu ne peux me décevoir Carmen. Je n’oublierai pas ta requête, elle m’amuse tellement que je vais y céder. Caïus, après tout, t’en voudra toujours plus qu’à moi si je t’apprends à cacher ta laideur… A l’avenir, essaye seulement de préparer des arguments plus solides avant de venir pleine d’espoir.

-Que faisais-tu chez Melchior ?
-Maître je… je n’ai fait que discuter.
-Ne t’avises plus jamais de me mentir de la sorte. Tu y es restée deux nuits et une journée durant. M’est avis qu’il ait pu te donner une mission qui lui est personnelle… cependant, je connais son dédain pour les nouveaux nés ce qui rend cette possibilité improbable.
-Je lui ai demandé d’être mon professeur durant ces deux nuits… je suis tellement désolée d’être allée le voir derrière votre dos, maître.

Il part s’asseoir sur le banc en pierre taillé dans le mur de la crypte. La peur s’immisce en moi alors que le silence grandit. J’essaye déjà d’anticiper la punition qu’il m’infligera.
Les premières idées s’esquissent et le voilà qui reprend la parole avec son indifférence habituelle.

-C’est ce qu’il m’a dit dans sa lettre, oui… mmmh… je voulais savoir jusqu’où irait ta trahison. Visiblement, malgré cet acte tu sembles encore avoir un tant soit peu de jugeote pour t’excuser et te rendre compte de ton erreur.
-Je ferai tout ce que vous vou…
-Je n’ai pas terminé. Tu ne dois pas oublier que la parole de ton Père est la seule valable, que ce que je t’ordonne a toujours une justification dans l’intérêt de ton éducation. Je t’ai donné l’immortalité et la possibilité d’accomplir un peu plus qu’une parade en belle robe, je t’ai fait l’honneur de t’offrir mon sang et celui de notre Famille et tu continues à voir ce présent comme une malédiction.

Il se lève, s’approche à nouveau de moi avec ce même visage blême où je ne peux lire ses pensées. Le Monstre vient me saisir au cou et serre l’étau de ses doigts. Je sens qu’il pourrait me briser le cou, les veines autour de son bras semblent gonfler affreusement. Ma peur empeste les environs tant elle est palpable. Je me retrouve presque à prier le ciel pour revenir quelques jours en avant et effacer ma demande à Melchior.
Brusquement, il me lâche.
Je tombe à terre comme une poupée de chiffon et n’ose lever le regard vers lui. Il fait les cents pas dans la petite pièce mais cette fois, je ne l’entends pas marmonner comme à son habitude quand il est pris d’une intense reflexion. Sa colère me tétanise.
Il s’arrête et se tourne vers moi.

-Bien. Je suppose que tu n’iras plus demander des faveurs à des vampires hauts placés, qu’ils soient de notre Famille ou non. J’ai pris sur moi ta dette même si tu es loin de le mériter, c’est la première et la dernière fois. Cet… épisode n’a cependant pas tout de désagréable. Tu as fait preuve d’indépendance et d’opportunisme alors que je n’étais pas en ville. Ce sont des qualités que tu dois chérir et exploiter car je ne serai pas toujours à te donner la becquée. Lorsque tu seras prête, je prendrai en charge le reste de ton enseignement. Va profiter de ton masque. Ne reviens pas me voir tant que je ne t’aurais pas convoquée.

Carmen Amraud

Monde des Ténèbres : Paris Tyra3l Kirmaezys